François Huglo : Sur les estampes de JNP

 
Mon horloge s'était arrêtée à des "horlogeries" que j'avais aimées tout en craignant un enfermement dans cette mécanique dont étaient démontés les rouages. Que JNP me pardonne d'avoir loupé quelques épisodes, mais le fait de l'avoir perdu de vue depuis si longtemps a provoqué l'heureuse surprise de la découverte de ses estampes sur ce site : non seulement il était sorti de l'horloge dont il avait fait le tour, mais son art avait connu de nouvelles aventures, conquis des beautés inédites et captivantes, que je qualifierais de musicales en pensant aux compositions et aux chromatismes de Paul Klee, mais y a-t-il vraiment abstraction chez un artiste qui ne perd jamais de vue la matière ? Musicales, ses modulations sont aussi tactiles. Et il est impossible, comme dans l'art oriental, de séparer le décoratif de l'organique. J'imagine Dan et Guy écoutant ou jouant de leurs instruments iraniens, turcs, ou indiens, en regardant ces oeuvres ou en se les remémorant ! En 1995, il passe à une autre exploration, entre forme et signal, et en 96-97 à des assemblages de formes évoquant des lames de métal percées ou cousues, contrastant avec une dentelle noire qui tisse comme un contrechant. En 1998, la métamorphose continue, je me souviens de Villon (le peintre), de Roger Toulouse, des collages de Jean Rousselot... mais aucun souvenir ne pèse, ne s'attarde. Voilà un art vivant, qui ne répète personne et ne se répète pas !


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